En rhétorique, un oxymore ou oxymoron, est une figure de style qui vise à rapprocher deux termes que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire, comme « une obscure clarté » (Pierre Corneille), un « grand ayatollah pragmatique » (Patrick Bobet), « un contournement routier qui n’affecterait pas les espaces naturels » (Pierre Hurmic). (d’à peu près Wikipedia).
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À nouveau, le Conseil de Bordeaux Métropole s’assigne pour objectif l’édification de l’humanité. Après les jeunes de Carbon-Blanc la fois dernière, cette fois-ci le Conseil se tient devant une délégation malienne arrivée de Bamako. Le maire de Bamako est retenu sur place par des inondations catastrophiques qui ont fait plusieurs morts. Mais le reste de la délégation malienne est là afin d’apprendre, selon les mots de Patrick Bobet, à « mieux appréhender le contexte politique de la cogestion et tous les bénéfices d’une métropolisation efficace et effective ». Car voyez-vous, le juppéo-chabanisme et sa culture de digestion institutionnelle des oppositions (la fameuse « cogestion ») s’exporte en Afrique. Il se pourrait bien qu’à la Métropole, on pense déjà avoir déjà un désert autour de la ville-centre, et que les habitants d’Arcachon ou de Libourne valent bien les touaregs aux yeux de certains.
Ça tombe bien : le gros morceau du jour est en même temps le premier dossier, et porte sur le rééquilibrage des relations entre la métropole congestionnée et les autres villes importantes de la région. Il s’agit de pallier l’image d’ogre arrogant qui colle à l’intercommunalité, avec un programme de soutien et de coopération entre Bordeaux et les autres villes de la région : « Bordeaux métropole coopérative ». La coopération avec la métropole, c’est un lexique qui ne rappellera pas forcément que des bons souvenirs aux spectateurs maliens, mais passons. Cette fois-ci, on coopérera donc avec l’agglo de Mont-de-Marsan et avec la ville de Limoges, ce qui inclut notamment un groupe de travail sur le grand contournement routier de la métropole. Patrick Bobet passe la parole à la sénatrice bordelaise Nathalie Delattre. Celle-ci nous gratifie d’un discours dont l’originalité n’a d’égale que la poésie. On y oppose « aménagement du territoire et « aménagement des territoires » pour proclamer que « l’époque de la DATAR est finie ». Si c’est pour dire qu’on a renoncé à tout pilotage national sérieux de l’aménagement du territoire, on ne peut que lui donner raison. Mais Nathalie Delattre est contre la « concurrence des territoires ». « Dans une Europe en réseau », elle veut « des réseaux de territoires ». Inutile de dire que ce sont des « réseaux en étoile » : Limoges et Mont-de-Marsan apprécieront d’apprendre que leur avenir est de graviter autour de l’astre bordelais… Mais c’est la seule solution pour « encadrer la concurrence de nos territoires », à laquelle, rappelons-le, nous sommes opposés. Vous suivez ?
La parole passe à Christophe Duprat : « Notre grande région Nouvelle-Aquitaine », ajoute-t-il, ne doit pas « oublier les communautés de communes qui nous entourent ». « Il faut les aborder avec humilité » : respectons leur culture, serait-on tenter d’ajouter ; la métropole ne doit pas brusquer les peuplades autochtones. « Nous sommes allés chercher l’eau dans le Médoc, nous devrons renvoyer l’ascenseur », ce qui passe par des lignes de bus communes et des équipements publics partagés. Sage proposition. Si l’on ne peut qu’approuver le principe, on reste curieux de savoir s’il est prévu que la Métropole ajuste son plan de RER urbain pour qu’il cesse de menacer directement le chemin de fer local des gens dont on prend l’eau… La suite des interventions de la majorité est du même ordre.
Mais tremblez, pollueurs, métropolistes et bétonneurs ! Voici que s’élève la voix de l’ « opposition » « écologiste », par le truchement du vice-président EELV de la métropole en charge de l’environnement, Clément Puech-Rossignol. À EELV, on se félicite aussi de cette coopération à plusieurs niveaux. Tout juste profite-t-on de la présence d’un volet « culture » dans la convention avec Limoges pour préciser que « Nous [= la Métropole] n’avons pas la compétence culture, ce que nous appelons de nos vœux ». On appréciera la cohérence politique consistant à demander plus de démocratie participative locale et moins de concurrence des territoires, si c’est pour déplorer dans la foulée que l’instance métropolitaine n’accapare pas assez de compétences, alors qu’elle a justement été conçue pour court-circuiter la démocratie locale et entretenir la concurrence des territoires. « Dieu se rit de ceux qui déplorent des effets dont ils chérissent les causes » semble décidément bien être la maxime qu’il faudrait sans cesse rappeler à « l’opposition de gauche », comprendre : le flotteur rose et vert de la majorité métropolitaine.
Reste qu’en ce jour de la marche contre le climat, remettre sur la table le projet de grand contournement relève de la provocation pour EELV. Le Vice-Président Puech-Rossignol rappelle donc tout à fait à juste titre qu’il faut « limiter le fret routier » et limiter l’artificialisation des sols. La péroraison fait flop : « Je parle au nom des 7.5 milliards d’habitants de la planète : cette solution n’est pas la solution ». L’hilarité générale qui accueille ce propos ne semble pas vexer l’orateur. On se permettra ici d’observer que se vouer à la recherche de l’intérêt général (intérêt général humain, en l’occurrence) n’est pas la même chose que s’arroger le droit de parler à la place de toutes et tous (ne serait-ce que parce que lorsque Rousseau a inventé ces notions, il a bien pris garde de distinguer la volonté générale de la volonté de tous, et l’intérêt général, de l’intérêt de tous). La réponse de Patrick Bobet est prévisible : « Vous parlez au nom de qui vous voulez, moi je défends aussi ceux qui souffrent tous les jours sur notre rocade à nous ».
« J’interviendrai simplement au nom du groupe écologiste, pour ce qui me concerne », répond Pierre Hurmic (EELV Bordeaux), dont on admirera au passage la solidarité avec son voisin Puech-Rossignol, « pour vous dire très solennellement que nous allons voter contre cette délibération. » Il est vrai qu’il est si rare qu’EELV vote « contre » quelque chose que cela appelle de la solennité, et que le meilleur moyen de l’avoir, c’est de se l’accorder soi-même. « J’ai l’impression que nous ne vivons pas tous sur la même planète », déclare « l’avocat de l’écologie », qui cite l’exemple – effectivement absurde – du transport routier des primeurs de Marmande à Bordeaux via Rungis. « Comme la France de Pompidou nous continuons à construire des infrastructures au détriment de la faune et de la flore ». Or à EELV on est moderne. Mais aussi pragmatique : on se félicite que la délibération précise que le contournement devrait être sans impact sur les vignobles. Pierre Hurmic saisit la balle au bond : « Ce que nous vous demandons aujourd’hui – nous sommes prêts à faire des concessions -, c’est qu’il soit également sans impact sur nos espaces naturels ». Le concept de contournement routier sans impact sur les espaces naturels restera sans doute dans les annales du dadaïsme et montre que le pragmatisme d’EELV est sans doute moins inspiré par l’Allemagne que par le surréalisme belge : ceci n’est pas de l’écologie politique… A moins qu’il ne s’agisse d’une inspiration normande. Difficile en effet de ne pas penser à la phrase prêtée à Alphonse Allais : « mettons les villes à la campagne, l’air y sera plus pur ».
« Alice, j’ai une idée : si on faisait un contournement routier sans toucher aux espaces naturels ? »
Dans sa réponse, Patrick Bobet commence par rappeler que la métropole travaille déjà avec Marmande pour promouvoir les circuits courts, et enchaîne par un rappel ému de « la belle phrase de Giscard » (on est donc un peu après Pompidou) : « vous n’avez pas, Mesdames et Messieurs les Verts le monopole de la protection de la planète ». Est-ce un effet du réchauffement climatique ? Toujours est-il que Patrick Bobet s’exalte : « les grands ayatollahs de la protection de la planète, c’est nous aussi, c’est pas que vous, mais moi je suis sûrement plus pragmatique que vous ». Il semblerait que depuis l’occultation de l’imam Juppé, la théologie chiite bordelaise connaisse des évolutions imprévues. Max Guichard rétablit un peu de sérénité pour le PCF, en plaidant pour une meilleure articulation de l’écologie et du développement social, qui passe par le développement des services publics, faute de quoi on n’aura affaire qu’à des « mots de peinture en Vert mais qui rapidement seront délavés par les pluies torrentielles qui viendront sur nous ». La pluie du pragmatisme semble en effet avoir spectaculairement délavé l’opposition de Pierre Hurmic au principe du grand contournement, même si sa « concession » nous a valu un chef-d’oeuvre de poésie du quotidien. C’est avec les services publics, achève Guichard, que « nous redonnerons à la planète son air de virginité. Voilà pourquoi je soutiens les interventions, mais avec lesquelles je ne peux pas être d’accord dans le sens où vous ne mettez pas au centre l’humain. ». Perplexe face à cette notion de « soutien à une intervention avec laquelle il ne peut être d’accord », Patrick Bobet se contente de rappeler son attachement au service public, ce après quoi Max Guichard met les pieds dans le plat: « Si tu veux, – pardon : Monsieur le Président, si vous voulez – qu’on ait une discussion sur la question du service public de la SNCF on va l’avoir », et de se lancer dans une critique cinglante et fort à propos du démantèlement du fret par Bruxelles.
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C’est l’occasion d’un petit intermède : la soumission du fret ferroviaire aux impératifs de concurrence et de rentabilité, qui a entraîné son abandon progressif par la SNCF, découle effectivement d’une directive européenne. Amusons-nous à nous rendre sur le site du Parlement Européen pour observer les relevés des votes à l’époque. Lors du premier vote en plénière, le 23/04/2009, les Verts ont voté pour ce texte à l’époque présenté par le rapporteur Duchon ; la GUE, dont fait partie le PCF, avait voté contre (les tables de votes sont ici). La deuxième lecture, sous l’égide du rapporteur Marinescu (vote A7-0162/2010) a eu lieu le 15/06/2010 après la vague EELV aux élections européennes de mai 2009. Les élus Front de Gauche votent toujours contre le texte, et parmi les voix pour, on trouve les eurodéputés écologistes français : Alfonsi, Bélier, Besset (aujourd’hui soutien de LaReM), Bové, Canfin (passé chez Macron depuis), Cohn-Bendit (aujourd’hui soutien de LaReM), Delli (Karima, réélue députée européenne EELV entretemps), Flautre, Grèze, Jadot (Yannick, réélu député européen EELV entretemps et chantre de l’écologie compatible avec le marché et la libre-entreprise), Joly, Kiil-Nielsen, et Rivasi (Michèle, réélue députée européenne EELV entretemps) (la table des votes est ici). On appréciera donc ce rappel fort à propos du camarade Max Guichard, car « Dieu se rit de ceux qui déplorent des effets, etc. » On commence à connaître la maxime.
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La suite de l’échange est noyée dans une algarade confuse entre Vincent Feltesse et Patrick Bobet. Alain Turby (Carbon-Blanc, LaReM) dénonce également la congestion (mais pas la cogestion !). Son collègue « socialiste » Puyobrau (Floirac) juge lui aussi « regrettable » l’abandon du fret ferroviaire. On renverra sur ce point le lecteur curieux à la table des votes européens: il pourra apprécier à sa juste mesure la valeur de ces regrets venant du PS. L’appel de Puyobrau à la « sérénité » lui vaudra les remerciements de Patrick Bobet pour ses « mots de courage et de raison ». Jean Touzeau (maire PS de Lormont) rappelle lui qu’il défend le grand contournement depuis 20 ans et assène que « quand on refuse une approche pragmatique à un moment de l’histoire, on le paie. » Mylène Villanove, qui suit ces dossiers depuis Bordeaux, revient ensuite sur les alliances de territoires dans des « systèmes gagnant gagnant ». Elle s’oppose à la géographisation des fractures sociales. « Il ne faut pas culpabiliser d’être une métropole attractive », déclare-t-elle avec candeur. N’ayons pas honte d’être les meilleurs ! Réfléchissons plutôt à des «systèmes de territoires fluides », à une « stratégie conjointe sur les grands enjeux pour notre quotidien », à une «métropolisation inclusive», et même à une « démarche antifracture » (ouille !: faut-il un plâtre ?). Les territoires qui gagnent sont ceux qui savent coopérer », assène-t-elle avant de conclure son happening de novlangue par un superbe : « la résilience, c’est maintenant, mais le réenchantement prend du temps ». Face à tant de poésie, que dire ? Rien. « Bon, je crois qu’on s’est vraiment tout dit », juge d’ailleurs Patrick Bobet avant de passer au vote. Le PCF s’abstient, EELV vote contre.
La suite sera hélas moins croustillante, même si l’Aéroparc de Mérignac-Le Haillan-Saint Médard permet quelques échanges intéressants, entre l’éloge de ce « formidable écosystème » et de cette « formidable industrie que nous avons, entre aéronautique, espace et défense », un « sujet économique, social, et, euh, environnemental » mais aussi une « belle illustration de ce que peut faire l’intelligence humaine et l’intelligence politique » (autant de termes dus à Nicolas Florian), et l’agacement palpable du PCF, qui pointe notamment les problèmes de desserte du site en matière de transports. Le PCF, par la voix de Léna Beaulieu et de Claude Mellier, promeut une réflexion sur un tram-train pour sortir du tout-routier. Qu’on se rassure, EELV, par la voix de Sylvie Cassou-Schotte, se gardera bien de les rejoindre et fera simplement l’éloge de la « conjugaison entre attractivité économique et mobilité fluidifiée », avant de relever qu’il faut « concerter les entreprises (sic), qui ont une réelle responsabilité dans ce projet ». Andréa Kiss, maire Génération·s du Haillan, s’inquiète même du zèle des communistes à défendre le ferré, qui coûte cher et n’est pas fiable. Mieux vaudrait des bus ! Nous voilà rassurés sur l’engagement des élus de la « gauche écologiste » à défendre « le climat ».
L’avant-dernier temps important du Conseil concerne le logement social (piloté par Jean Touzeau), en commençant par la discussion d’une étude de marché sur le centre commercial du Grand Parc. Sylvie Cassou-Schotte prend la parole et commence à lire son intervention déjà rédigée avant d’être coupée : son texte concerne la délibération suivante… Celle-ci porte sur la contribution de la métropole à la coordination départementale sur le dossier des aires de grand passage. Anne-Marie Tournepiche, élue PS de Pessac, déplore l’impact du stationnement régulier des gens du voyage sur le campus. Elle précise d’ailleurs parler « en tant que Vice-Présidente Vie de Campus de l’Université de Bordeaux » et dit exprimer le point de vue de son institution. On ne saura pas si elle a été mandatée pour cela par son université, ni si les électeurs étaient conscients au moment des municipales qu’ils élisaient une porte-voix de l’Université plus que de leur commune. Jean Touzeau signale que le maire (PS) d’Ambarès a proposé un terrain sur le secteur du port autonome, mais celui-ci est en zone inondable. Les services de l’État semblent réticents… Ledit maire d’Ambarès insiste sur le fait qu’il n’est pas d’accord pour qu’on lui «impose» cette aire sur sa commune «compte tenu de la présence d’une très forte communauté de gens du voyages sédentarisés». Bien malin qui, après cela, arrivera à comprendre qui propose, qui impose et qui dispose. Le malaise entre les maires d’Ambarès et Lormont est d’ailleurs palpable. Après ce qui ressemble fort à un concours de patate chaude, Patrick Bobet et Jean Touzeau concluent qu’on ne saurait proposer un terrain inondable pour héberger des familles et qu’on s’en remettra donc à la préfète pour qu’elle choisisse le terrain… et dispense les élus d’assumer cette responsabilité à quelques mois des municipales. Courage politique, j’écris ton nom…
On en vient ensuite à la politique générale de mixité sociale. 40.000 demandes de logement social ont été déposées en un an, alors que 16.000 logements ont été construits ces dix dernières années. Odile Blein (PCF) approuve la démarche mais émet une réserve sur la notion de mélange ou de mixité, qui lui paraît stigmatiser les quartiers populaires. Elle préfère évoquer les « effets positifs des regroupements affinitaires » et des « réseaux de solidarité ». Elle conclut en soulignant à juste titre que services publics et emploi permettraient aussi de sortir de l’enfermement. Sylvie Cassou-Schotte a également un texte à lire sur ce sujet. Elle propose un système de « leviers incitatifs » pour les communes, et son extension à d’autres dossiers : aires de grand passage, maisons de famille… Bref : pour EELV, la prise en charge de la détresse sociale doit se faire selon un bonus-malus, et bien sûr, on ne se dit pas que les communes les plus riches pourront plus facilement faire face à un malus que des communes déjà pauvres qui chercheront l’argent du bonus. Voilà assurément une idée lumineuse pour favoriser la mixité, dont on ne sait pas si elle est belge ou normande, mais qui en tout cas est bien conforme aux modèles décisionnels de l’homo oeconomicus libéral. Patrick Pujol, maire de Villenave, se plaint lui des dispositifs de sanction existants. Il déplore notamment que l’accession à la propriété ne soit pas décomptée dans les 25 %. Il faut « une approche plus large », et en particulier que la tranche inférieure des demandeurs PLUS (logement social de base) puisse avoir accès aux logements PLAI (logement très social). Des esprits chagrins observeraient que cela reviendrait à mettre les personnes éligibles au logement social de base en concurrence avec les personnes éligibles au logement très social sur des habitations supposément réservées à ces dernières. Mécaniquement cela se solderait par une diminution le nombre de locataires en grande difficulté sociale, diminution qui serait cachée dans les statistiques puisqu’on labelliserait PLAI des logements qui seraient de facto convertis en PLUS. Toutefois, on ne peut que donner raison à Patrick Pujol quand il demande qui a mis les finances des bailleurs sociaux dans le rouge et incrimine « la politique erratique de l’État ». Plutôt que de maquiller du logement PLUS en vrai-faux PLAI, il faut construire davantage de logement PLUS, et il est vrai que la politique de l’État contribue grandement à empêcher ces constructions nécessaires. Les autres intervenants convergent rapidement sur l’idée d’une mixité sociale par quartier et non par commune. François Jay (RN), dont a déjà constaté par le passé l’attachement aux intérêts des bailleurs privés en matière de logement dit social, ne laisse bien sûr pas passer cette occasion d’enfourcher son cheval de bataille. Il s’abstiendra seul sur le texte.
Le dernier dossier, porté par Anne Walryck, est la renégociation de la concession pour la distribution de l’électricité à Enedis. L’attitude problématique du distributeur est soulignée par tous les intervenants, qu’il s’agisse du contrat lui-même ou des méthodes employées pour le déploiement du compteur Linky. Sur le fond de la délibération, il s’agit pour la Métropole de se ménager un filet de sécurité juridique en cas d’échec des négociations avec Enedis, qui piétinent. « Ce qui va se passer à Bordeaux fera jurisprudence » aux yeux de Patrick Bobet. Il s’agit d’obtenir une convention-chapeau de 30 ans, mais avec une possibilité de renégociation des termes du contrat au minimum tous les 10 ans afin d’avoir un droit de suite sur l’entretien du réseau, qui est en très mauvais état à Bordeaux. Le PCF s’abstient au nom de la lutte contre le tronçonnage du service public par des opérateurs comme Enedis, mais Max Guichard précise que cette abstention « vise à pousser à atteindre l’objectif ». On peut sourire devant cette « abstention bienveillante » (dixit Patrick Bobet à Max Guichard), mais force est de constater que pour leur part, ni le PS ni Génération·s ni EELV ne trouvent quoi que ce soit à dire sur cette question du contrôle de la collectivité et de ses instances élues sur la distribution de l’énergie. Sans doute le sujet n’entre-t-il pas dans leur définition de l’écologie, qui restera la grande absente de cette discussion sur l’électricité.
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